Se prémunir de la pollution sonore et celle de l’air que nous respirons est le double objectif que s’est fixé Dyson avec son casque supra-auriculaire insolite Dyson Zone.
Dyson se lance un nouveau défi : intégrer le monde de l’audio sans se défaire de ses fondamentaux. Le casque Dyson Zone est un objet insolite dont l’ambition est de proposer un casque audio de qualité intégrant un purificateur d’air. On connaît l’expertise de l’anglais dans le deuxième segment, mais qu’en est-il du premier ?
Tout d’abord un constat. L’inhalation de particules fines engendrerait, chaque année en France, le décès prématuré de 40.000 personnes. C’est un fait. Si l’on sait s’en protéger plus ou moins dans nos intérieurs avec de lourds systèmes de filtration, une fois dehors, c’est une autre histoire.
Et il n’y a pas que nos poumons qui se voient maltraités par notre environnement. Nos oreilles subissent également les agressions de milieux bruyants tous les jours. Sans parler de nombre de périphériques audios qui, au contraire de nous distiller du son de qualité, nous abîment les tympans.
Dyson Zone doit nous permettre de circuler dans la rue, les transports et pourquoi pas même sur son lieu de travail de manière protégé, tant au niveau de ce que nous respirons, que de ce que nous entendons. Un purificateur d’air accroché à un casque audio à réduction de bruit en somme. À moins que ce ne soit l’inverse…
Un son maîtrisé et une belle réduction de bruit
Commençons par le secteur sur lequel nous n’attendions pas l’Anglais : le son. Et pour le coup, on est agréablement surpris. Il est très bon. Les haut-parleurs en néodyme garantissent une grande transparence et linéarité de l’écoute. De 40 mm pour 16 ohms, ces derniers reproduisent les fréquences allant de 6Hz à 21kHz afin de garantir que chaque note ou mot soit bien audible. Plus prosaïquement, ça veut dire qu’il peut descendre très bas dans les graves et monter très haut dans les aiguës. Alors, que ce soit pour l’écoute musicale (tous styles confondus), les conversations téléphoniques ou le télétravail, la qualité est au rendez-vous.
Pour ce faire, le Dyson Zone est équipé de 11 microphones dont 8 sont utilisés pour réduire les nuisances sonores jusqu’à 38dB et surveiller les sons environnants 384 000 fois par seconde selon le constructeur. Ça fait beaucoup. Et encore une fois, ça fonctionne très bien. On est au niveau des ténors de l’exercice que sont les Apple AirPods Max, Sony WH-1000XM5 ou Bose Headphone 700. Quand même.
Les trois micros restants sont dévolus aux conversations en kit mains libres. Qui plus est, l’application My Dyson permet d’avoir accès à une égalisation en trois points : Optimisée – Amplification des basses – Neutre. Sommaire mais efficace.
Un original purificateur d’air amovible
C’est ici que le Dyson zone prend toute son originalité. L’ajout d’un purificateur d’air amovible à greffer magnétiquement, à la volée, au casque. L’exercice n’est pas facile du premier coup. Il faut le coup de main. Positionné à quelques millimètres du visage, il ne touche ni le nez, ni la bouche. Personnellement, j’ai remarqué que pour que la bouche et le nez soient bien couvert, il me fallait mettre l’arceau légèrement vers l’arrière de ma tête.
À l’activation, on ressent un léger courant d’air venant rafraîchir nos narines. La force de la ventilation est réglable sur trois niveaux et l’effet pas désagréable. Le ventilateur s’entend sans être entêtant, sauf si on le pousse à fond.
Les capteurs de l’objet suivent les concentrations de dioxyde d’azote et particules fines présentes autour de nous, issues du chauffage, de la production d’électricité et des gaz d’échappement des voitures. L’air capté, passe à travers des filtres électrostatiques dissimulés dans les écouteurs et est redistribué propre à travers le masque. À l’heure où le spectre du Covid-19 plane toujours, sachez que le Dyson Zone ne sera d’aucun secours en l’espèce. Les virus ne sont pas filtrés.
Comme pour le son, à travers l’application My Dyson, on peut prendre la main sur la ventilation ou laisser tout en automatique et contrôler la qualité de l’air qui nous entoure grâce à de jolies graphiques.
Un design qui ne passe pas inaperçu
Niveau look, vous êtes sûr de ne pas passer inaperçu. Le Dyson Zone est à mi-chemin entre le casque des Daft Punk et le masque de Bane. Vous savez le super-vilain de l’univers DC Comics évoluant dans la saga Batman. Alors dans la rue pourquoi pas, au bureau, je suis plus circonspect. Mais son style cyberpunk n’est pas dénué de charme. Et puis on n’est pas obligé de démonter le filtre pour s’adresser à notre entourage, s’alimenter ou éternuer (les porteurs de casques intégraux comprendront). Le filtre bascule vers le bas pour dégager la bouche. Du coup, le son et la ventilation se coupent.
Côte design, les ingénieurs ont adopté ce qu’ils appellent » la conception de la selle d’un cheval » pour répartir le poids équitablement sur les deux côtés de la tête, plutôt que sur le dessus. Les coussinets à mémoire de forme recouvrant les oreilles sont très agréables à porter. Ils apportent à eux seuls une bonne isolation phonique et un bon maintient.
Un peu lourd et encombrant mais une belle surprise
Qualité de l’air et pollution sonore, deux fléaux de nos vies urbaines, semblent avoir trouvé une parade à travers ce Dyson Zone. Vous pourrez ainsi, si vous le souhaitez, circuler environ 4 heures de manière protégée dans une ambiance new-delhienne, avant de recharger l’appareil. Si vous n’utilisez que la partie audio, la batterie tiendra 2 jours. Oui, le système de filtration consomme beaucoup.
Ce casque est cependant assez massif et donc lourd à porter. Deux fois plus lourd qu’un casque audio classique (595 g sans sa visière, 670 g avec). Les cervicales ne seront pas à la fête si vous le portez plusieurs heures. Attention aussi dans les escaliers, le purificateur masque en grande partie le sol. Et pour ce qui est du travail sur clavier, ici aussi, le fait de pencher la tête outre mesure pour ne pas louper les touches sera handicapant très rapidement.
Au final, même si je ne pense pas que ce casque sera utilisé au quotidien avec l’excroissance de purification, le côté audio très réussi est une excellente surprise. Oui, Dyson sait faire du son, mais à quel prix ! Vivement un Dyson Zone… sans Zone.
Si le cœur vous en dit, il est ici : Dyson Zone
J’aime
- La qualité sonore de belle facture
- La réduction de bruit très efficace
- L’originalité de la purification de l’air
J’aime moins
- Le prix
- Le poids et l’encombrement
- La surconsommation à l’utilisation du purificateur